La culture agricole
La récolte des fougères sur les pentes du col d'Iraty dans les Pyrénées.
Chacun son sillon chacun sa vie.
Alexandre et Pascal au labour.
Parties ses 2 vaches, plus de vélo pour aller faire ses courses au supermarché, la vie de André a changé. Fini le dur labeur de butter, biner, bêcher, retourner la terre qu'il a travaillé presque 70 ans sans jamais s'arrêter. Seul dans sa vie de famille qu'il n'a plus,il a su partir au bon moment en maison de retraite pour se reposer, pour s'offrir tranquillité et sérénité, s'éloigner du froid hivernal de sa maison vétuste qu'il n'a jamais voulu améliorer par respect pour ses parents, par humilité surtout, fataliste et dépourvu d'orgueil. André coule une fin de vie heureuse au milieu de quelques voisins rassemblés là dans un établissement qui à défaut d'être un idéal apporte un confort qu'il n'avait pas imaginé connaître.
Ramasser des fougères pour la litière des animaux,
une tradition qui perdure pour quelques ruraux.
Notre matière nourricière est la terre. Nos besoins aboutissent à notre manque de respect envers elle bien souvent, quelquefois l'avidité et le pouvoir financier la menacent précocement. Combien de temps encore lui reste t'il à prolonger la condition humaine?
La vigne, les vendanges, le vin et la cave. La culture et l'art de vivre.
Une petite route vicinale court entre les arbres centenaires, elle rencontre les vieilles pierres des granges et quelques cultivateurs qui y vivent encore.
A Gréoux les Bains en Provence, cet homme perpétue la tradition de la vigne, de l'homme et son vin. Le village au dessus a changé, les maisons ne sont plus en pierres, le cœur de village s'est effacé au profit du lotissement, lui continue à faire mûrir ses raisins pour le temps des vendanges familiales chères à son bonheur.
De chemins elle les connaît par cœur, elle les parcourt de travaux en corvées, de labeurs en récoltes, elle a gardé son pas sûr et courageux, elle donne tout ce qu'elle peut depuis toujours, avec un compagnon, toujours, son chien.
Sous les arbres centenaires, une scène rurale.
Au bord du chemin forestier, quand on prélève son chauffage d'hiver.
Souvenirs ruraux.
Juste pour le plaisir, pour refaire travailler la jument comme autrefois où tout était plus difficile mais plus simple, plus long mais plus travaillé, plus fatigant mais plus respecté. Juste pour ne pas oublier un passé si riche et humain.
Il faut encore y mettre la main, quand la terre le rend bien.
Rien n'a vraiment bougé.
La culture de la vigne, le vin est culte dans l'histoire de l'homme.
Le printemps viendra, dans le Cézallier comme ailleurs. Et les fleurs embaumeront, les couleurs éclateront, la nature s'éveillera encore.
Comme une âme en peine, sur la terre cultivée, ayant sué sang et eau, il ne reste que carapace pour faire peur aux oiseaux.
Courbée sur sa terre qui n'est plus que son jardin, mais toujours un lopin à cultiver.
Sarcler jusqu'à la fin du jour, sarcler depuis si longtemps et chaque année les pommes de terre, fondement de la nourriture rurale.
Les roues des charrettes ont laissé place à celles des tracteurs et des remorques, mais les agriculteurs sont toujours les artisans et aujourd'hui les entrepreneurs pour nourrir la planète. Ils sont dans le paysage .
A vol d'oiseau charentais côté Limousin. Ecuras.
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Il y avait Tom et Charly, fermiers dans le Tenessee, Greg et Jimmy, farmers dans le Massachussets, il y avait aussi Marvin, Brad et Ryan, eleveurs dans le Missouri, et puis voilà Fernand, cultivateur dans le Limousin, à la recherche d'un motoculteur pour faire son grand jardin au bord de la Tardoire.
Photo jcl
Photo jcl
Posé là, depuis quand?
Devant le vieux four à pain sur la chaudière à faire à manger aux cochons,
Le chapeau est resté dans la lumière, alors que la tête qui le
portait n'a plus les jambes pour la porter, trop lasses.
Son homme, cultivateur et bouilleur de cru a disparu.
Comme le chapeau, les bidons de lait, le rateau,
le pulvérisateur sont restés figés dans la grange.
Cette loge est celle du cerclier dans la forêt d'Horte,
métier disparu, sauf à Rougnac, où quelques uns subsistent.
Dans la loge, dans l'étable ou en rentrant les vaches à vélo,
au clairon ou assis paisiblement devant sa porte,
les hommes sont ancrés dans le paysage qu'ils ont façonné.
Les hommes de la terre ne se retournent pas, le travail est fait,
il y en a tant à faire encore.
Sur le grain et la paille la buse étend son vol.
La vigne c'est sacré. Jusqu'au bout ils feront leurs 4 rangs de vigne, parce que c'est immuable. Le vin on s'en désaltérait pour donner du courage, ou pour récompenser une longue journée de labeur. L'alcool donnait de la verve, il en fallait autrefois pour gratter la terre jusqu'à la nuit à la belle saison. Et puis c'est aussi ce bonheur de récolter encore, cet esprit de fête, les vendanges avec les voisins et la famille.
Le chemin des moissons, de la belle saison, des ambiances de fêtes et de récolte des céréales. La moisson, c'était quelque chose autrefois, les battages et les banquets. C'est ainsi le chemin des souvenirs de la belle ruralité solidaire et généreuse.
L'eau qui tombe des prairies, un coin de paradis, pourvu que ça dure...
Marcher est devenu difficile, désherber ses massifs de fleurs, n'en parlons pas. Mais autant peut on encore le faire, autant l'espoir est de rester un peu plus dans ses murs, ses repères, ses racines quelquefois. C'est la dignité que l'on conserve.
Cultiver est indispensable, le jardin fait suite à la propriété, toucher la terre depuis toujours.
Ce n'est plus un tracteur mais un motoculteur, c'est comme l'âge, plus ça avance, plus ça diminue.
Photo jcl
Et puis, les artistes,
Patricia Burguet Mouly à La Teste.
Plantation à la chaîne, il ne faut pas traîner.
Piocher, sarcler, gratter toujours et encore cette terre...
Que fait cette femme à cette période à mi-Août le long des bordures? Les premiers cèpes sont attendus après les bons orages.
Le jardin c'est culte à la campagne. Certains, nombreux, le cultivent jusqu'au bout de leur vie.
L'écobuage, une méthode ancestrale d'entretien rural.
Chez nous il y a la forêt d'Horte, 31000 hectares, qui ont nourri des centaines de familles depuis des siècles, fait naître des traditions populaires fortes et ancrées dans notre histoire. Cette forêt est restée belle car coupée et régénérée pour nourrir ses exploitants.
Des roues qui tournent beaucoup moins qu'elles n'ont tourné. Limite d'âge. Retraite méritée.
Mais que ces tracteurs ont tiré comme outils à retourner la terre!
Jusqu'au bout le tracteur fera son office. L'homme tient là l'outil dont il n'a pas toujours disposé, il veut en profiter et se donner l'illusion que tout est plus facile, même quand l'âge rend inexorablement chaque geste plus fragile.